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Le cheval boulonnais : Origine, caractéristiques et histoire d’un animal peu commun

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7 Minutes de lecture

Connaissez-vous l’histoire du cheval boulonnais ? Ce « colosse en marbre blanc » est un cheval de race particulièrement emblématique de la région française éponyme, sur la côte de la Manche. Cheval de trait originaire de nos contrées ou bien descendant de chevaux venus d’Orient, le cheval boulonnais, aujourd’hui menacé, évolue sous le contrôle de ses éleveurs passionnés.

 

Les origines du cheval boulonnais : des spécialistes en désaccord

 

D’où vient le cheval boulonnais ? Sur ce point, les avis tendent à diverger. En effet, si beaucoup d’Hippologue ont retracé ses origines jusque dans le monde celte d’avant l’antiquité, la légende voudrait que le cheval boulonnais descende d’un croisement opéré dans l’Antiquité entre des juments locales et des étalons venus d’Afrique du Nord. C’est en tout cas cette théorie qui est aujourd’hui mise en avant par le Syndicat Hippique Boulonnais (SHB).

 

Comme nous venons de l’évoquer, certains spécialistes défendent, depuis 1895 et jusqu’à aujourd’hui, la version selon laquelle le cheval boulonnais est présent sur nos terres depuis bien avant la période Antique. Ces hippologues tendent en effet à affirmer que, à l’instar d’autres chevaux de trait bien connus, tels le Breton et le Percheron, le cheval boulonnais serait de fait un descendant de chevaux celtes.

Ces chevaux de l’ère celtique pré-antique étaient de fait particulièrement répandus sur le territoire avant l’époque gallo-romaine. Le cheval boulonnais y serait resté depuis lors, en évoluant différemment dans ses divers lieux d’implantation en fonction surtout des conditions climatiques et géographiques spécifiques aux régions où on le trouvait.

En opposition à cette version, on trouve la traditionnelle théorie qui attribue les caractéristiques si spécifiques du cheval boulonnais à ses ancêtres orientaux. Cette version, qui affirme que le cheval boulonnais est en fait le descendant d’étalons venus d’Afrique du Nord, est antérieure à celle que nous venons d’évoquer, puisqu’elle fut défendue pour la première fois en 1883 par Hyppolyte Constant Charles. Selon cette théorie, reprise aujourd’hui par le syndicat Hippique Boulonnais, la naissance de la race du cheval boulonnais remonterait à l’époque antique, en 54 avant Jésus-Christ.

 

En ces temps, les armées romaines avaient tendance à sillonner le territoire. Des chevaux venus d’Afrique du Nord auraient alors sailli des juments locales dans l’ancienne région de Morinie, près de Boulogne. À la suite de ce croisement, la qualité des sols et la nature de l’élevage dans ces régions auraient contribué à faire émerger les caractéristiques actuelles du cheval boulonnais.

Enfin, on note aussi que d’autres voix évoquent pour le cheval boulonnais une origine encore distincte à ces deux théories-là. Pour certains chercheurs, ce cheval de trait ne serait pas moins que le digne descendant des chevaux des Huns d’Attila. Ceux-ci ayant été laissés sur le territoire à la suite de la défaite de son armée au Vème siècle.

 

Description détaillée du cheval boulonnais : comment le reconnaitre ?

Le cheval boulonnais n’est pas un cheval de trait comme les autres. Plus agile, plus rapide, il a également la particularité d’être doté d’une allure très harmonieuse. Avec sa peau veloutée, sa finesse et son réseau veineux apparent (ce qui est une chose rarissime chez ce type de cheval), le cheval boulonnais est très élégant. C’est pourquoi il est souvent qualifié élogieusement de « pur-sang des chevaux de trait », « colosse en marbre blanc ». On dit aussi de lui qu’il est « le plus noble cheval de trait d’Europe ».

En raison de la diversité des affectations qu’il eut au cours de son Histoire, le cheval boulonnais se présente de nos jours dans des tailles et des poids variables. Sa hauteur au garrot varie de fait entre 160 cm et 178 cm. Quant à son poids, on le situe entre 650 kg pour les individus les plus légers, jusqu’à 1000 kg pour les plus lourds.

 

 

 

 

Quelle est la robe du cheval boulonnais ? Bien que de fait, les chevaux boulonnais présentent très souvent une robe grise, qui va du blanc azuré au gris foncé, plusieurs robes restent possibles chez le cheval boulonnais. On admet ainsi les robes grises, noires, le rouan, l’aubère, l’alezan ou le bai. À la naissance, les poulains présentent souvent une robe gris foncé qui va s’éclaircir avec le temps.

 

La tête du cheval boulonnais se caractérise par sa forme carrée et par sa courte longueur. Apophyse creusée, ganaches rebondies, hautes et écartées, zone du front plate et étendue : la tête du Boulonnais est également reconnaissable aux orbites saillantes et la finesse de la bouche.  Les oreilles s’orientent naturellement vers l’avant.

À l’instar de tous les chevaux de trait, l’encolure du Boulonnais est large. Elle peut être légèrement rouée et épaisse, surtout chez les étalons. On trouvera chez ce cheval une crinière touffue, souvent double et mi-longue.

Mais le cheval boulonnais se caractérise également par sa musculature, forte, mais spécifique, que l’on trouvera inclinée au niveau des épaules. Le garrot est peu visible.

Le ventre du cheval boulonnais n’est pas trop rond. Le dos est tout en largeur et les flancs plutôt courts. Attestant de sa force, la croupe du Boulonnais est large, longue et tout en muscle. Elle se dote d’une queue haute et fournie en crin.

En dépit d’un aspect court-sur-patte, le cheval boulonnais démontre des membres forts. Son genou large et parfaitement dessiné atteste de la puissance de l’ancrage musculaire au niveau des membres.

 

Tempérament et Histoire du cheval boulonnais

Le cheval boulonnais est connu pour être particulièrement vif. Sur ce point, il se distingue des autres chevaux de trait. À la fois fort, résistant et endurant, c’est un cheval aux multiples facettes qui accepte le compromis. Très résistant, à l’image des autres chevaux de trait, il peut vivre dehors toute l’année.

Sa capacité à fournir une grande énergie sur de longues périodes de temps en a fait un grand allié de l’homme dans le travail et dans le transport pendant une longue frange de l’histoire. Mais ce cheval est également très apprécié pour son caractère doux et calme. Pour ces raisons, il fut (et il est encore !) monté.

Sa notoriété connait un véritable essor au temps de Napoléon 1er, qui estimait beaucoup le cheval boulonnais en raison de sa rapidité peu commune chez ce type de chevaux. Il est alors employé largement dans le transport de marchandises. Il s’illustre notamment dans le transport de poissons frais sur la route qui relie Boulogne-sur-Mer à Paris. Sa vélocité peu commune alliée à sa grande musculature fait de lui un prétendant de choix pour l’acheminement rapide de ces denrées fragiles et vite périssables.

 

 

Lorsque le chemin de fer viendra remplacer le cheval boulonnais pour l’acheminement de marchandises, celui-ci travaillera dans les champs, mais également aux mines dans certains cas. La généralisation du tracteur dans les exploitations va ensuite venir mettre l’existence même de cette race en péril. Elle est néanmoins sauvegardée, notamment en raison de la qualité de la viande qu’elle produit. De fait, aujourd’hui, la plupart des élevages de chevaux boulonnais sont destinés à la production de viande chevaline. La viande issue de cheval boulonnais est de fait considérée comme l’une des meilleures du marché.

Mais, de nos jours, on trouve aussi le cheval boulonnais dans certaines exploitations agricoles, notamment dans le vignoble où il participe au labour. Véritable emblème dans sa région, le boulonnais, on l’y rencontrera également. Il y est en effet monté par les agents de la police locale. Enfin, ses capacités spécifiques, notamment son trot relativement rapide, lui confèrent une place de choix dans la compétition d’attelage. De fait, son énergie hors du commun chez les chevaux de trait couplé à sa grande force et à sa résistance légendaire en fait un prétendant parfait pour ce genre d’activité de loisir.

 

Le cheval boulonnais est-il menacé de disparition ?

Comme nous l’avons vu, le cheval boulonnais accompagne l’homme depuis très longtemps. Très ancré dans la région dont il a hérité le nom, il a servi l’homme sur les routes, dans les champs, dans les mines et continu aujourd’hui d’être très prisé pour sa viande. Cependant, on constate aussi qu’il est devenu très rare. En 2014, on comptait les chevaux boulonnais pure race au nombre de 583 individus seulement.

En outre, le cheval boulonnais, en plus des rares caractéristiques qui l’on a rendu si célèbre parmi les chevaux de trait, détient un triste record : celui d’être le cheval de trait le plus menacé de France. De moins en moins de naissances et une raréfaction qui favorise la consanguinité, due à la volonté des éleveurs de préserver pure la race, sont de fait les deux symptômes autant que les facteurs de cette progressive disparition.

 

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